dimanche 2 mai 2010

La nanotechnologie : Le sujet à la page...

Il y a quelques jours,Sir Harold Kroto, prix Nobel de chimie et pionnier du Nanomonde, nous affirmait : « Si quelqu’un – y compris un Nobel – ose vous dire qu’il comprend tout à la physique quantique et à l’univers nanométrique, hé bien vous saurez que vous avez affaire à un sot ou à un menteur. »
Nanofibres, nanotubes, nanofils, nanobio, nanorobots, nanocristaux, nanosensors, nanocars, nanofood, nanocomposites, nanovecteurs, nanocapsules, nanosystèmes, nanomachines, nanobombes… Avouons-le. Nous sommes abasourdis par l’emballement des recherches actuelles en nanosciences et nanotechnologies, émerveillés par les possibilités qu’elles laissent entrevoir, choqués par les risques potentiels qu’elles comportent. Ces recherches, leurs applications et les débats qu’elles suscitent fleurissent au Japon comme en Suisse, au Brésil comme en Inde, en Russie comme en Afrique du Sud, aux USA comme en France.
On nous dit que les nanotechnologies ont le pouvoir de bouleverser tranquillement, durablement, à tout jamais notre monde et l’être humain. On nous parle de « révolution de velours », tant les changements en cours (sociaux, économiques, industriels, médicaux, philosophiques, stratégiques…) sont profonds, continus, et inéluctables.
Et en réalité, très rares sont les gens qui savent de quoi il s’agit !
Le sujet et les enjeux sont tellement complexes et polymorphes que nous décidons de les aborder en profondeur, à travers quatre films, mais avec une très sérieuse désinvolture. Nous refuserons donc les discours « institutionnels », les interviews ampoulées et techniques, au profit de conversations entre humains qui privilégieront la chaleur du contact, la simplicité des mots de tous les jours, et même du recul et de l’humour.

Car tous ces lieux du quotidien et les objets qui nous entourent peuvent nous permettre de comprendre et d’illustrer idéalement  l’impact des nanotechnologies. Ainsi :
C’est dans un restaurant et avec un simple cornichon transformé en source de lumière que Vadimir Bulovic, chercheur au MIT, expliquera comment fonctionnent les OLEDs, ces diodes qui vont révolutionner nos écrans. C’est dans un supermarché japonais que Sumio Iijima (NEC, AIST) nous démontrera l’importance des nanotubes de carbone qu’il a contribué à découvrir.
C’est dans un supermarché Montpelierainque que l’Australienne Georgia Miller nous montrera tous les produits qui dès aujourd’hui contiennent des nanos. C’est sur la nappe d’un café au pied des Alpes que Gerd Bining dessinera le microscope électronique qui a permis de « voir » le monde des atomes comme jamais auparavant. C’est dans son jardin proche d’Harvard que Charles Lieber nous parlera des interfaçages qu’il réalise entre neurones et nano électronique, au milieu des citrouilles géantes qu’il fait pousser. C’est au bord d’un lac proche de Pretoria que Tembella Hillie racontera comment le filtre textile à base de nanofibres qu’il a créé offre à des centaines de paysans de l’eau dépolluée.
Et toutes ces séquences inédites et « vivantes » avec nos intervenants seront enrichies par les images précises et posées des chercheurs au travail, de ce qu’ils voient, de ce qu’ils conçoivent.
Car le voyage est aussi vertical, plongée vertigineuse depuis notre univers quotidien jusqu’aux atomes qui le compose. Grâce à la toute dernière génération de microscopes électroniques et à nos images 2D et 3D, l’objet le plus trivial (un cheveu, un éclat de verre, une toile d’araignée, un téléphone) devient stupéfiant, sidéral, infiniment beau, et parfois très inquiétant. Le télescopage de ces deux frontières, celles du « macro » et celles du « nano », est mis en avant : transformation d’un paysage de montagnes au Japon à un plan de « pics » et de « vallées » moléculaires, mutation de la voiture que conduit un intervenant sur une route du Texas devenant la « nano car », machine moléculaire qu’il a inventé, glissant sur un tapis d’atomes, etc…
Certains prototypes :
électroniques, alimentaires, médicaux, textiles… inventés par les chercheurs en nanotechnologie, sont déjà bien imaginés . cf ; photos
Un nouveau monde est en train de naître…  Une révolution qui pourrait profondément modifier notre avenir au quotidien et dans de multiples domaines. Une révolution qui nous permet d’ores et déjà de rêver de produits plus petits, plus légers, moins chers ; qui nous promet des ordinateurs plus performants, des moyens de communication plus rapides, mais aussi des traitements médicaux plus efficaces, un environnement plus propre, un cadre de vie plus agréable… Un monde qui vise à élaborer de nouveaux matériaux et des composants toujours plus petits, à construire « atome par atome » de nouvelles molécules et à les assembler pour exploiter des phénomènes nouveaux qui n’apparaissent qu’à l’échelle du nanomètre.
À cette échelle la matière se comporte différemment. Ici règnent les lois de la physique quantique qui défient la logique et l’imagination, celles qui permettent à une mouche de s’accrocher au plafond, à une feuille de lotus d’être imperméable, à un ordinateur de tenir dans une cuillère à soupe.
Un coup d’œil sur google ? 18 millions de pages traitent du sujet. Pas de doute les nanotechnologies sont là. Apple est le premier à avoir lancé la mode avec son IPOD, mais ce ne sont pas moins de 250 produits sur le marché, de la raquette de tennis aux vitres, peintures ou et même dans le dernier processeur Intel Code Duo qui équipe Pc et Macintosh.