jeudi 30 décembre 2010

la polygamie

Si l’infidélité est la tendance naturelle de l’homme, pourquoi tant de sociétés ont-elles instaurer la monogamie ? Petite leçon d’histoire darwinienne…

Selon un principe darwinien bien établi, les individus sont en compétition pour se reproduire. Dans le monde animal, mâles et femelles correspondent à deux stratégies reproductives, et sont donc souvent de morphologie et de comportement différents. Deux mécanismes expliquent ces différences : la compétition entre mâles, qui souvent se battent, ou le choix des femelles, qui recherchent des attributs particuliers parmi les prétendants. Lorsque c’est réalisable, un mâle va chercher à se réserver plusieurs femelles, en fait le plus possible : une bonne façon d’augmenter son nombre de descendants, au détriment des autres mâles. Ainsi, aussi bien chez le cerf, le gorille ou l’éléphant de mer, les mâles dominants ont un accès exclusif à un harem de plusieurs femelles, qui sont parfois nombreuses. Évidemment, une telle situation est le résultat de nombreux combats, qui sélectionnent des mâles combatifs et agressifs. Michel Raymond

Qu’en est-il pour l’homme ? Est-ce une forme d’érotomanie ? Une façon d’asseoir une classe sociale fantasmée? D'exhiber l’opulence, sa richesse, sa force sexuelle comme dans certaines peuplade d'Afrique,ou la place de chef est en même temps le pouvoir de la générosité, c'est aussi une forme de soumission pleine de gratitude due à la personne envers qui il faut être redevable. Parfois proche de l'esclavage , cette forme de délivrance sexuelle et proche d'un certain sadisme, du masochisme ,au pire, l’excitation sexuelle réside dans l' acte de rouler, de dominer, de corrompre l'autre ( homme ou femme) ,de le rendre servile.

Les moeurs masculines sont parfois encore fort imprégnées de ces coutumes transgénérationnelles des temps jadis. En Chine par exemple,sans se rendrent compte, certains hommes ne font que perpétuer ce machisme particulier et ferment les portes aux relations favorables entre l'homme et les femmes, ou se complaisent avec leur propre sexe et ne progressent pas, gardent leur manie de vieux garçons ! Sachez bien que qui dit plusieurs femmes dit beaucoup plus de responsabilités, de problèmes a résoudrent mais aussi plus de facilité à perdre pieds !
Cela peut aussi être une manière de garder sous "tutelle" pour certains ou sous contrôle pour d'autres.

Les fantasmes ...

Les fantasmes sexuels sont-ils de simples désirs bons à satisfaire, ou bien des obsessions dangereuses ? Tout dépend de la distance à laquelle on les tient.

Mais qu’est-ce donc qu’un fantasme sexuel ? Le dictionnaire Larousse dit : « Représentation imaginaire traduisant des désirs plus ou moins conscients. » D’autres sources parlent de « scénario érotique provoquant une excitation sexuelle », de « croyance irraisonnée », de « fixation mentale », de « sorte de rêve éveillé ». Vous ne voyez toujours pas ?

Exemple : le fantasme d'être la seule femme/homme.

Il y a toujours une autre femme... Et il y a toujours un autre homme... L’homme que j’aime, même s’il est « libre », a aimé avant moi. La femme que j’aime, fût-elle une sainte, a toujours un passé. Selon certains mythes, même avant Ève il y eut Lilith : une démone magnifique qui se pensait l’égale d’Adam, voulait faire l’amour « sur » lui, et fut rejetée en enfer à cause de son insoumission. Traditionnellement, c’est le fantasme de « l’autre femme » – plus que de « l’autre homme » – qui domine la psyché amoureuse. L’autre femme incarne la Femme avec un grand F, celle qui détient la féminité.

Prenons le schéma adultère : aux yeux de la maîtresse, l’autre femme est l’épouse, celle qui a « mérité » le mariage, en un mot celle que le père a choisie. Aux yeux de l’épouse, la maîtresse est la fille plus jeune et plus belle, celle que le père choisit pour d’autres raisons… La jalousie envers l’autre femme n’est pas seulement la répétition du conflit oedipien de la petite fille. Elle peut aussi résulter d’un complexe fraternel, en l’occurrence sororal : je veux que papa me préfère à ma soeur. Celle qui se pense moins aimée passe alors facilement au fantasme d’être la seule femme, l’Ève absolue. Ces désirs infantiles, qui combinent rêve de toute puissance, dépit amoureux et envie, barrent l’accès à l’autre, l’accès adulte d’égal(e) à égal(e).

Si un écrivain a bien mis en récit le fantasme de l’autre femme, c’est Daphné Du Maurier, avec sa Rebecca (Rebecca de Daphné Du Maurier (LGF, “Le Livre de poche”, 2007), dont Alfred Hitchcock a fait un film (1947). Rebecca est le nom de la première épouse, morte ; elle obsède la deuxième épouse, qui raconte l’histoire. Rebecca lui semble plus belle, plus adulte, plus femme. Le manoir, les portraits, les robes, et même la gouvernante de Rebecca, tout finira par brûler dans un incendie décrit comme catastrophique, mais qui satisfait en réalité le désir d’anéantissement de la narratrice. L’ironie voulut que Du Maurier soit accusée de plagiat, par deux femmes. Une certaine Edwina Levin MacDonald prétendait avoir écrit le roman définitif sur le thème de l’autre femme – Blind Windows (« Fenêtres aveugles ») –, et une certaine Carolina Nabuco avait écrit un roman dont le titre même – A Successora (« La Deuxième ») – disait pourtant l’impasse des rêves de splendide unicité.

« Ces deux dames pourraient-elles décider entre elles laquelle des deux a écrit mon livre ? » demandait Daphné Du Maurier en 1946 dans le New York Times. Mais là-dessus, tous les écrivains se ressemblent : chacun veut être le seul. Or, dans le fantasme d’être le ou la seul(e), il ne s’agit plus d’exceller ou de se faire mieux aimer : il s’agit d’anéantir l’idée même de rivalité. Dans tous les groupes sociaux existe ce désir fou d’annuler l’autre sous toutes ses formes : être le seul président, le seul chirurgien, le seul psychanalyste, la seule femme, le seul écrivain – bref, le seul enfant. On peut alors rêver d’avoir le père – et le phallus – à soi et rien qu’à soi…
Marie Darrieussecq

Écrivaine et psychanalyste. Dernier ouvrage paru : Le Musée de la mer (POL, 2009).

samedi 4 décembre 2010

La sclérose en plaque...

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire et dégénérative qui s'attaque au système nerveux.

L'incidence de la sclérose en plaques dans la population française atteint 4 à 7 nouveaux cas par an pour 100.000 habitants. On estime que 65.000 à 90.000 personnes sont touchées par cette maladie en France. La SEP apparaît en général entre 20 et 40 ans, et deux à trois fois plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Elle cause des handicaps sévères ; après les accidents de la route, la SEP est la première cause de handicap neurologique chez les jeunes adultes.


La sclérose en plaques est une maladie auto-immune du système nerveux central, c’est-à-dire le cerveau et la moelle épinière. © radiopub.unblog.fr
Dans ce dossier, retrouvez les symptômes, causes et traitements de la sclérose en plaques, sa description au niveau tissulaire et cellulaire et enfin les conseils à connaître sur la vie quotidienne des malades.

Scandale de l'hormone de croissance

L'horreur de l'affaire de l'hormone de croissance glace le sang. Comment cela a-t-il pu arriver et pourrait-elle se reproduire aujourd'hui ? Ce dossier apporte des réponses à toutes vos questions.

Le procès de l'hormone de croissance se déroule actuellement et doit déterminer les responsables de la contamination de plus d'une centaine d'enfants. Ces enfants, dont la croissance était retardée, ont subi des injections d'hormone de croissance contaminée par des prions infectieux et ont développé la maladie de Creutzfeldt-Jakob, maladie neurodégénérative toujours incurable aujourd'hui.

Les familles des victimes demandent que justice soit faite. Il est donc nécessaire de comprendre s'il était possible, selon les connaissances de l'époque, d'éviter une telle catastrophe. Et aujourd'hui, un nouveau désastre pourrait-il se reproduire ?


Le prion, une protéine infectieuse, est responsable de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. © Cornu, cc by-sa 2.0
Ce dossier offre un tour d'horizon des connaissances nécessaires à la compréhension de l'affaire. Nous nous intéresserons à l'hormone de croissance et aux raisons qui ont nécessité l'injection de l'hormone chez certains enfants. Comment l'hormone a-t-elle pu être contaminée par des prions infectieux et quelles sont les caractéristiques de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ? Après avoir abordé cette maladie sous tous les angles, nous vous proposerons une interview exclusive de Jean-Philippe Brandel, neurologue spécialiste des maladies à prions.


Jean-Philippe Brandel, médecin spécialiste des maladies à prions. © DR
Futura-Sciences : Aurait-on pu éviter les contaminations liées aux hormones de croissance à l’époque ?

Jean-Philippe Brandel : Difficile à dire et c’est la question que l’on pose au procès. J’étais sur les bancs de la fac, et c’est difficile de refaire l’histoire après. Si tout le monde avait eu les connaissances scientifiques suffisantes, peut-être qu’on aurait pu les éviter, le tout c’est l’accès à ces connaissances scientifiques. C’est au procès de répondre à cette question.

FS : Êtes vous plutôt du côté des accusés ou des malades ?

J-P B : Mon rôle est d’accompagner les malades. Je suis avant tout aux côtés des malades et des associations de malades avec lesquelles je travaille mais je n'ai pas à prendre partie. J’aide les familles des malades à affronter une maladie constamment mortelle pour laquelle on n’a pas de traitement, chez un enfant qui en plus a été traité et dont les injections ont été faites par les parents eux-mêmes. C’est l’horreur pour les parents. C’est difficile pour les familles de discuter avec des médecins alors même que ce sont des médecins qui ont prescrit un traitement qui s’est avéré une catastrophe pour leur enfant.

FS : Y a-t-il un risque qu’une contamination de ce type se reproduise ?…

J-P B : On essaie de faire en sorte que ca ne se reproduise pas, mais il faut être très prudent car ce sont des maladies dont on ne connaît pas tout. On n’est jamais à l’abri d’une contamination par une autre voie ou par une modalité particulière. Un des problèmes est la très longue incubation et que, pendant cette période d’incubation on ne peut pas savoir si les gens sont malades car il n’y a pas de test symptomatique. C’est vraiment la bombe à retardement. Si on ne faisait pas attention, on pourrait aboutir à une nouvelle catastrophe.

D’ailleurs c’est après l’histoire des hormones de croissance qu’il y a eu les cas de variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. À l’époque, avant l’ESB en 1985, personne ne pensait qu’en diminuant simplement la température de chauffage pour la production des farines animales on allait contaminer les bovins et entraîner l'apparition de la vache folle. Personne ne pouvait imaginer que ça pouvait se transmettre à l’homme à partir de la vache. On pensait qu'il y avait une barrière d’espèce. Avec ce type de maladies on peut toujours avoir des mauvaises surprises, donc il ne faut pas baisser la garde. C’est pour ça qu’on prend énormément de précautions sur tout ce qui est inactivation du prion et stérilisation du matériel chirurgical des hôpitaux par l'application de la circulaire 138 de 2001 qui sera bientôt remaniée.

FS : …ou que l’on trouve un tout nouveau mode de contamination ?

J-P B : Il y a la voie sanguine pour la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (quatre cas en Grande-Bretagne) et en France des gens qui avaient la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ont donné leur sang. On surveille les receveurs de près mais pour l’instant on n’a pas identifié de cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob à partir de transfusion.

Tant que le prion existe on ne peut pas dire qu’il n’y a aucun risque et il faut rester très vigilant pour éviter d’arriver à de telles catastrophes.

Futura sciences Actualités.2011