mardi 15 mai 2012

Les perceptions moteurs : quelques indices et généralités...

Extrait du cours de C. Berger

Introduction

Entre le niveau sensori-moteur et le stade opératoire concret, plusieurs problèmes doivent être résolus. Premiers problèmes, l'enfant va devoir passer du niveau de la perception à celui de la représentation durant la période de l'intelligence symbolique à partir de l'âge de 1 an 1/2 -> 3 ans. Dès que l'enfant accède à cette pensée représentative, tout ce qui a été élaboré au niveau de la perception et de la motricité va devoir être reconstruit au niveau de la représentation. Toutes ces notions que l'enfant construit au niveau sensori-moteur sont construites sur le plan perceptif, ce sont essentiellement des notions pratiques (exemple: espace construit par l'enfant -> espace de déplacement). A partir du moment où la pensée devient représentative, l'enfant doit apprendre à se représenter mentalement ses déplacements (2 ans -> 11-12 ans). L'élaboration des connaissances sur le plan de la représentation se fait en 2 étapes, une étape de préparation entre 2 et 7 ans, période préopératoire, l'enfant commence à savoir manier les représentations symboliques (exemple: dessins, langage...) mais la caractéristique de sa pensée est restée très égocentrique, il ne sais pas se décentrer pour adopter le point de vue d'autrui. L'intelligence est plus mobile qu'auparavant parce que l'enfant commence à avoir une pensée dynamique, il raisonne sur des transformations et non plus sur des états. Par contre, l'intelligence n'est pas suffisamment mobile pour permettre les opérations qui sont des actions intériorisées (effectuées par la pensée) et réversibles. La deuxième étape est celle de l'achèvement des opérations concrètes, à partir de 7-8 ans -> 11-12 ans. A ce niveau, les actions intériorisées sont réversibles, on parle toujours d'opérations qui portent sur un matériel concret. Plus tard, au stade formel, lorsque la pensée sera plus mobile, ces opérations vont porter sur des hypothèses. Opérations qui portent sur les objets: Classification, sériation, dénombrement (-> opérations logicomathématiques). Opérations qui construisent l'objet: observation, construction de la notion de temps, de la causalité (-> opérations infra logiques).

La période préopératoire concrète

La période de l'intelligence symboliques : 1 an 1/2 - 2 ans

Période qui va consister à passer de l'action sensori-motrice à la représentation de cette action, grâce au développement de la fonction symbolique. La fonction symbolique est une capacité d'évoquer des objets ou des situations qui ne sont pas dans le champ actuel de la perception, en se servant de symboles ou signes. Pour évoquer un concept particulier, c'est la signifié et pour évoquer ce concept on va se servir de signes ou symboles qui sont, cette fois-ci, le signifiant. Ce que l'enfant va apprendre est de dissocier le signifiant du signifié. Au début, il utilise des symboles puis, peu à peu, il va utiliser des signes. Les symboles sont des éléments qui établissent des associations non arbitraires entre le signifiant et le signifié, exemple d'activités, l'imitation différée, le jeu symbolique, le dessin. Un signe établi une association arbitraire entre le signifiant et le signifié. L'utilisation aussi bien des symboles que des signes relève de l'imitation. L'ensemble des acquisitions repose sur l'imitation qui va être la voie de passage entre la période sensori-motrice et la période de la représentation. Quand Piaget parle de fonction symbolique, il parle d'un ensemble de conduites que l'on peut classer selon leurs complexités. Première hypothèse de conduite : l'imitation différée; 2ème type: Le jeu symbolique, le dessin, l'image mentale, le langage.

- L'imitation différée : c'est-à-dire, en l'absence du modèle. Le passage de l'intelligence sensori-motrice se fait par l'imitation. La première chose qui permet d'accéder à la représentation est l'imitation différée, c'est la première fois que l'enfant va intérioriser un modèle. L'imitation précoce au stade sensori-moteur a été évoquée pour la première fois par Preyer, il avait observé que son bébé âgé de 15 semaines était capable d'imiter la protusion des lèvres et de la langue. Zazzo (1945) a montré des imitations de ce type dès l'âge de 25 jours. Meltzoff et coll. l'ont étudié d'un point de vue expérimental (1977, 1983). Ils ont d'abord mis en évidence que les bébés de 12 à 21 jours étaient capables d'imiter ces conduites d'ouverture et de fermeture de la bouche, puis sur des bébés de 32h. Ces conduites d'imitations précoces ont été interprétées comme des sortes de reflex ou comme des conduites automatiques spontanées, en aucun cas c'était des conduites intentionnelles. Ces conduites d'imitations précoces vont disparaître pour réapparaître quelques mois plus tard, lorsque l'enfant sera capable de conduites intentionnelles. Le problème est qu'il y a un certain nombre de travaux qui montraient que ces conduites ne disparaissaient pas systématiquement. Certains auteurs ont interprété ces imitations précoces en terme d'appariement inter modal, comme une sorte de reproduction intentionnelle d'un modèle perçu visuellement. L'imitation au stade sensori-moteur se fait toujours en présence du modèle, mais elle peut ensuite se poursuivre lorsque le modèle a disparu, mais cela ne va impliquer aucune représentation. Piaget parle d'une imitation en acte et non en pensée. L'imitation différée se fait toujours en l'absence du modèle, les actes et les actions des individus deviennent détachées du modèle, ce n'est plus une copie directe de la réalité.

- Le jeu symbolique : Piaget a isolé 3 types de jeux : le jeu d'exercice, le jeu symbolique et le jeu de règle. Le jeu d'exercice est caractéristique de l'intelligence sensori-motrice, jeu qui consiste à manipuler les choses pour le simple plaisir d'agir sur le réel. A l'opposé, on a le jeu des règles qui est la caractéristique de l'intelligence opératoire. Il est défini comme un vrai jeu collectif et socialisé avec des règles et des conventions acceptées d'amblé par toutes les personnes qui participent. On le définit comme un jeu qui va conduire l'enfant à transformer le réel en fonction de ses besoins et de ses désirs, le jeu est là au service de l'enfant. L'enfant va utiliser les objets comme des symboles (poupée -> petite fille...) et c'est ce qui va permettre à l'enfant de transformer le réel. Piaget dit: Dans le jeu symbolique le réel est assimilé au Moi. Pour ces raisons là, le jeu symbolique permet de fortes différenciations entre le signifiant et le signifié, dans le sens où les actes deviennent de plus en plus détachés de leur contexte. Piaget va préciser que la pensée de l'enfant reste très égocentrique, le jeu symbolique permet à l'enfant de s'adapter dans un monde d'adultes, il va transformer le réel pour le rendre moins douloureux.

- Le dessin : forme d'activité symbolique qui est à mi-chemin entre le jeu symbolique et l'image mentale. C'est quelque chose qui se rapproche du jeu symbolique car il apporte le même plaisir fonctionnel que le jeu symbolique, il dessine pour le plaisir. Il se rapproche de l'image mentale car l'enfant essai de copier le réel. Activité chez l'enfant qui cherche à être réaliste. Avant de dessiner réellement ce qu'il voit, il dessine d'abord ce qu'il sait. Piaget va isoler plusieurs phases de réalisme : Le réalisme fortuit, l'enfant gribouille et découvre la signification de ce qu'il fait en cours de route. Vers l'âge de 3 ans, le réalisme manqué, l'enfant juxtapose des éléments graphiques sans qu'ils soient coordonnés. Vers 4-5 ans, le réalisme intelligent, l'enfant commence à faire plus attention aux formes et aux détails des objets, mais il a encore des difficultés à coordonner les éléments. Vers 8 ans, réalisme visuel, c'est le dessin opératoire concret, le dessin devient complètement réaliste. Il va tenir compte de la forme des objets, de la disposition des objets les uns par rapport aux autres, la taille des objets, l'enfant dessine de moins en moins.

- L'image mentale : représentation interne d'un objet ou d'un événement qui n'est pas dans le champ actuel de la perception. Le signifiant devient complètement dissocié du signifié. Pour étudier ces images mentales, il utilise des indicateurs indirects comme les dessins ou les commentaires verbaux. Il va dissocier plusieurs catégories d'images: L'image statique qui évoque un objet ou une configuration immobile, l'image cinétique qui évoque des mouvements, et les images de transformation qui représentent des changements de forme ou d'objet. Les images statiques sont reproductrices, elles représentent des images connues. Les deux autres catégories d'images sont anticipatrices, elles imaginent des mouvements ou des transformations. Au niveau préopératoire les images sont statiques ou reproductrices, c'est vers 7-8 ans que l'enfant va élaborer l'image cinétique ou de transformation. Piaget estime que pour faire cela il faut avoir accès aux opérations logico-mathématiques.

- Le langage : il va permettre d'évoquer des objets ou des événements qui ne sont pas dans le champ actuel de la perception. Le signifiant devient complètement dissocié du signifié. Il permet une évolution de la représentation puisqu'il permet la communication. Les significations véhiculées ne sont plus simplement individuelles mais des significations collectives. De 18 mois à 4 ans, Piaget parle de période de langage pré-conceptuel, il va chercher à évoquer des réalités particulières. Le langage est égocentrique, l'enfant parle toujours de son propre point de vue, c'est vers 4-5 ans qu'il va devenir plus général.

L'évolution des représentations et le passage des opérations concrètes : 2-3 ans -> 7 ans

A partir de cet âge il va falloir attendre 7-8 ans pour qu'il passe aux opérations. Les premières représentations de l'enfant sont toujours des représentations statiques, durant toute la période de préparation aux opérations concrètes. Les représentations vont évoluer, de statique elles vont devenir dynamiques, l'enfant va être capable de se représenter des situations en mouvement. La pensée qui était très figurative va devenir plus mobile pour permettre ultérieurement aux opérations de se réaliser. Une opération est une action intériorisée et irréversible. Depuis longtemps déjà, l'enfant possède la réversibilité sensori-motrice qui existe au niveau de l'action. Elle va devoir être acquise au niveau de la représentation, c'est ce qui va se faire durant la période préopératoire. La pensée est prisonnière des données perçues ou des configurations perceptives. Pour la quantité de matière, avant l'âge de 7-8 ans l'enfant dit que la boule a plus de pâte que la saucisse parce qu'elle est plus grosse, ou inversement. L'enfant se base sur ce qui est perçu ou sur son expérience immédiate. Le raisonnement porte sur des états sans soucis de transformation. La transformation est perçue comme indépendante du phénomène physique, l'enfant est non conservant. Il va falloir attendre l'âge de 7-8 ans pour qu'il devienne conservant. A ce moment, le raisonnement ne porte plus sur des états mais sur des transformations. La pensée de l'enfant devient réversible puisque les transformations sont perçues comme pouvant être effectuées dans un sens ou dans un autre. L'enfant va devoir être capable de se décentrer, il va falloir que du point de vue physique et social il apprenne à prendre en compte les différentes perspectives, il va devoir apprendre à différencier les points de vue.

Durant cette période préopératoire, il va falloir que l'enfant abandonne son égocentrisme et qu'il fasse évoluer ses représentations. Les représentations de l'enfant vont devenir dynamiques et de plus en plus conceptuelles. C'est avec tous ces changements que la pensée va devenir non figurative mais opératoire.

Le stade opératoire concret (achèvement des structures de classification, de sériation, de dénombrement et de conservation)

Le sujet conçoit que la boule de pâte transformée peut revenir à son état antérieur, et c'est ce qui caractérise la réversibilité de la pensée opératoire (A <-> B). Le concept d'invariance: Pour que le sujet considère que la boule de pâte à modeler puisse subir une transformation inverse, il faut qu'il considère que durant la transformation la quantité de pâte n'a pas changé. Il faut donc qu'il y ait invariance de la quantité de matière durant la transformation. On parle de pensée opératoire concrète pour préciser que la pensée porte sur des représentations.

Ces opérations vont porter sur différents types d'activités, épreuves de classification, de sériation, de dénombrement, de conservation. Piaget isole 2 types d'opérations: Les opérations logico-mathématiques et les infra-logiques.

Les opérations logico-mathématiques portent sur des objets, exemple: Epreuves de classification d'objet, de sériation d'objet. Ce sont des opérations qui peuvent être fondées sur des notions de différence ou de ressemblance (exemple : la classification).

Les opérations infra-logiques construisent l'objet, des notions (exemple : construction de la notion d'espace, de temps, de causalité). Ce sont toutes les opérations qui prennent en compte les caractéristiques physiques des objets (épreuves de conservation).

Piaget va subdiviser cette période opératoire concrète en 2 sous périodes. Première, de 7 à 9 ans, opérations logico-mathématiques les plus simples. Deuxième sous période, de 9 à 11 ans, opérations infra-logiques et logico-mathématiques complexe. Durant la deuxième période, la pensée devient plus conceptuelle, l'enfant ne raisonne plus sur des réalités particulières mais sur des concepts, des notions.

Les conservations physiques : Subtance-Poids-Volume

Substance : on donne à l'enfant une boule d'argile et on lui demande d'en faire une autre qui soit la même. Ensuite, on lui fait constater l'identité des deux boulettes puis l'expérimentateur en déforme une des deux (allongement, aplatissement, la sectionne en plusieurs morceaux). On questionne l'enfant sur les deux objets, on lui demande s'ils ont la même quantité de pâte. On donne à l'enfant des suggestions et on lui demande des justifications car il s'agit de faire un suivit de l'enfant dans ses réponses.

- 4-5 ans, 1er niveau, période intuitive. L'enfant répond en se basant sur les configurations perceptives, il ne se soucie aucunement des transformations réalisées. L'enfant a compris la tâche mais il est non conservant.

- 2ème niveau, niveau intermédiaire car l'enfant raisonne sur des états dans certains cas et dans d'autres cas il raisonne sur des transformations. Sorte de conflit entre le raisonnement logique et les données de l'expérience. Dans certains cas, en fonction de la saillance de l'information perceptive, la logique l'emporte et dans d'autres cas c'est l'inverse.

- 7-8 ans, 3ème niveau, l'enfant raisonne sur des transformations, pour lui la quantité reste invariante quelque soit le type de transformation que l'on ait effectué. Il est conservant, il peut utiliser 3 types d'arguments pour rendre compte de l'invariance: L'identité, la réversibilité par compensation et la réversibilité par inversion.

Poids : on reprend les mêmes boules mais on demande à l'enfant d'établir l'égalité des poids à l'aide d'une balance. Lorsqu'elle est en équilibre, on laisse une des boules sur le plateau, on prend l'autre et on la déforme. On demande à l'enfant ce qui se passera lorsque l'on remettra cette boule sur le plateau. La réussite à cette épreuve se fait avec un décalage d'un an, il faudra attendre 8-9 ans pour qu'il devienne conservant. Quelque soit l'enfant que l'on prend, il réussira la conservation de la substance un an avant celle du poids.

Volume : on immerge les 2 boules dans 2 bocaux qui contiennent le même niveau d'eau, on fait constater l'égalité des niveaux, on sort une des boules, on la déforme et on demande ce qui se passera lorsqu'elle sera réintroduite dans l'eau. La conservation se fait 1 an voire 1 ans 1/2 plus tard, vers 10-11 ans. Problème de décalages horizontaux : Ces 3 types de conservation physique ne sont pas acquis en même temps. Quelque soit le type de matériel utilisé, la logique de l'épreuve reste la même. Problème majeur de la théorie de Piaget, il raisonne en terme de structure d'ensemble, à un moment donné les enfants ont une logique qui va s'appliquer à différents domaines, différents contenus. On parle de décalages horizontaux lorsque des épreuves de mêmes structures formelles donnent lieu à des performances différentes selon les contenus.

Les conservations spatiales

Longueur : on prend 2 baguettes que l'on superpose pour faire constater à l'enfant qu'elles ont bien la même longueur. Puis, on les décale et on demande à l'enfant si elles ont toujours la même longueur. Cette épreuve est réussite vers 7-8 ans.

Surface : on dispose d'une unité de base en cube, on demande à l'enfant de construire 2 surfaces identiques. On en déforme une et on demande si elles ont toujours la même surface. Epreuve réussit vers 11-12 ans, nécessite l'établissement d'une relation mathématique entre la longueur, la surface et la mesure.

Les opérations logico-mathématiques de classification, de sériation et de dénombrement

Classification : activités basées sur la ressemblance ou l'équivalence entre les éléments d'une même classe. Piaget se réfère au formalisme mathématique, à la logique des classes. On dit à l'enfant: Toutes les marguerites sont des fleurs, donc: Les fleurs (B), marguerites (A), autres fleurs (/A). B = A + (/A). Une classe logique se définie par sa compréhension et son extension. La compréhension est l'ensemble des caractères communs aux éléments d'une même classe. L'extension est l'ensemble des éléments d'une classe qui a été définie par son caractère commun. Exemple: Voiture rouge, moto bleue, ours en peluche rouge, ours en peluche bleu, bicyclette rouge. On peut décider de classer ces objets en fonction de leur couleur et de leur nature. Classe A des véhicules rouges, B des véhicules bleus, C peluches rouges et D peluches bleues. Pour la classe A, la compréhension correspond au critère véhicule et au critère rouge. Pour Piaget, l'enfant réalise des classes logiques dès lors qu'il sait coordonner la compréhension et l'extension.

Epreuves utilisées pour décrire le principe de développement de classification : classification spontanée d'objets et quantification de l'inclusion. La classification spontanée est une épreuve utilisée dès l'âge de 2 ans. On va donner à l'enfant un ensemble d'objets et on lui demande de réunir ce qui va bien ensemble. De l'âge de 2-3 ans à 4-5 ans, l'enfant réalise des collections figurales, pour lui ce qui compte est la disposition spatiale des éléments. Les groupements sont régit par des relations de contiguïtés spatiales ou fonctionnelles. Age où il n'y a aucune dissociation entre la compréhension et l'extension. De 4-5 ans à 6-7 ans, la collection devient non figurale, elle se fait par critères objectifs mais non articulés. L'enfant procède par subdivision des grandes collections ou en regroupant les petites collections. Il y a un début de dissociation entre la compréhension et l'extension. A partir de 7-8 ans, le sujet effectue les premières classes logiques, dans cette épreuve il devient capable de dégager un critère de classification. Il faut qu'il soit capable d'inclure les classes les unes dans les autres. Deuxième épreuve, la quantification de l'inclusion, épreuve plus complexe utilisée chez les enfants plus âgés. Cette épreuve est faite pour s'assurer que l'enfant a bien la logique des classes, qu'il est capable d'inclure les classes les unes dans les autres, il y a un ajustement entre la compréhension et l'extension. On présente à l'enfant un ensemble de fleurs avec 10 marguerites et 2 roses et on lui demande s'il y a plus de fleurs ou plus de marguerites ? Comparaison entre la classe emboîtante et la sous classe qui contient le plus d'éléments. 3 niveaux de fonctionnement: 1er niveau, l'enfant répond qu'il y a plus de marguerites car il n'y a que 2 roses, il n'arrive pas à considérer le tout en même temps que la partie, il considère les 2 parties l'une par rapport à l'autre. 2ème niveau, l'enfant va répondre juste dans certaines situations et faux dans d'autres situations. 3ème niveau, 7-8 ans, l'enfant répond correctement avec des arguments appropriés, il indique qu'il y a plus de fleurs que de marguerites car les roses sont aussi des fleurs. Selon Piaget, si l'enfant est capable de répondre cela c'est parce qu'il a la classification logique. Interprétation au niveau structurale, B = A + (/A) et A = B - (/A), la réussite témoigne du groupe additif des classes. Au niveau logique, la réussite témoigne d'un véritable ajustement entre la compréhension et l'extension. Au niveau fonctionnel, il a à la fois une méthode ascendante et une méthode descendante, il est capable de diviser une grande classe en plusieurs sous classes.

Remise en cause des interprétations piagétiennes, problèmes relatifs à l'épreuve de quantification de l'inclusion :

On note une variation des performances sous l'effet de facteurs perceptifs, exemple: Les sujets ne réussissent pas en même temps si on prend des fleurs ou d'autres matériaux, si on ne dispose pas les objets de la même manière. Sous l'effet de facteurs linguistiques, par exemple, si on modifie les termes génériques désignant les objets. On va noter des réponses contradictoires dans les tâches où les indices perceptifs sont réduits (épreuves de modification et écran). Ces épreuves sont administrées à des enfants qui répondent juste à l'épreuve piagetienne. L'épreuve de modification de Markman demande à l'enfant si on peut faire quelque chose ou ne rien faire pour qu'il y ait plus de marguerites que de fleurs, il va falloir attendre qu'il ait 10-11 ans pour qu'il réponde correctement à cette question. L'épreuve de Voelin (écran), l'expérimentateur met un écran devant l'enfant, il lui dit j'enlève quelques fleurs, est-ce qu'il y a plus de marguerites que de fleurs? Il répond que cela dépend de combien on enlève de fleurs, épreuve réussite vers 10-11 ans. Voelin essaie d'interpréter la réussite à l'épreuve, pour Piaget, l'enfant considérait les marguerites et les fleurs comme faisant partie de 2 enveloppes distinctes. La réponse n'aurait pas un statut logique comme l'indique Piaget, pour cela il faudrait que les classes soient emboîtées, on peut véritablement considérer que l'enfant traite les classes emboîtées lorsqu'il réussit l'épreuve modification et l'épreuve écran.

Il y a des variations mineures des dispositifs qui font varier les performances, Piaget n'aurait pas choisit la bonne épreuve pour rendre compte de la logique des classes.

La sériation : activités basées sur la prise en compte des différences entre éléments: Ordonner les éléments selon une grandeur augmentante ou descendante. La sériation appartient déjà au stade sensori-moteur (emboîtement cube).

Epreuve : sériation de baguettes, 10 baguettes que l'on demande de ranger de la plus petite à la plus grande.
Avant 5 ans: 1 couple ou 1 trio.
5/6 ans: Réussit l'épreuve par tâtonnement, il se sert de l'escalier.
7/8 ans: Méthode, cherche le plus petit élément puis le plus petit de ceux qui restent. Moment où il est capable d'intercaler les éléments, si on donne une 11ème baguette il peut la ranger par rapport à d'autres. Autre méthode: Sériation de poids, réussit qu'à 9-10 ans (différente comme conservation). Poids, faire toute comparaison 2 à 2 = plus long, plus dur. Décalage, incohérence de la théorie de Piaget, Piaget dit qu'il avait des contenus plus difficiles que d'autres.

Construction du nombre : pour Piaget, la notion du nombre est acquise vers 7 ans. Epreuve de mise en correspondance de jetons. On donne un exemple de jetons rouge et on demande à l'enfant de refaire avec des jetons bleus.
4 ans: Construit une rangée de même longueur.
5 ans: Correspondance thème à thème = même longueur. Il pose ses jetons pile en dessous de ceux de l'expérimentateur. Si on allonge une des 2 rangées, il considère qu'il y a plus de jetons dans la rangée la plus longue.
7 ans: Conservation du nombre, l'enfant ne tient plus compte de la disposition des jetons.

Opérations infra logiques

Exemple : construction de l'espace: Ces opérations construisent des objets et se rapportent à des quantités continues. Au stade sensori-moteur, l'enfant construit un espace de déplacement. Au début, en conduite de préhension, l'enfant ne sait pas attraper un objet. Il commence à comprendre que certains objets peuvent être attrapés et d'autres non.

Vers 2 -> 6-7 ans : tout ce que l'enfant sait se regroupe au niveau de l'expérience et au niveau des proportions des figures.

Conclusion

La période des opérations concrètes est une des étapes les plus importantes dans le développement de l'enfant par sa durée. Pour une opération, il faut attendre 7 ans alors que l'enfant est capable de raisonner sur des règles depuis 2 ans.

Une autre opération réalisée, l'enfant doit les généraliser, les porter sur différents objets (continus -infra- et discontinus -logico-). Elles doivent aussi s'appliquer à d'autres activités (classification, sériation...).
Critiques par rapport à Piaget: Pour juger de la logique des groupes. Classification logique pour Piaget quand l'enfant est capable de faire des quantifications (fleurs) -> D'autres auteurs ont montré que si on pose une question plus précise l'enfant n'incluait plus la logique. -> Les épreuves piagetiennes sont-elles adoptées ?

La plus forte appartient à la structure d'ensemble (logico-mathématique) qui gouvernait les opérations, logiques -> Tout expliquer en structure d'ensemble. Piaget n'a pas de critiques dans les différences de performance selon la conservation de poids, volume, puisque = type de raisonnement. Idem pour la sériation (poids -différent- baguettes) -> Problème de décalages horizontaux, décalages de performances liés aux contenus alors que la logique des épreuves reste.

Bibliographie

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BLANC N, Le concept de représentation en psychologie, In Press, 2006

FRAISSE P, Traité de psychologie expérimentale, Tome 7 : L'intelligence, PUF, 1991

GABEL J, Etudes dialectiques, Méridiens-Kincksieck, 1990

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JOLIBERT B, L'éducation contemporaine, Klincksieck, 2000

LAUTREY J, Tests d'intelligence, La Decouverte, 1997

PIAGET J, Les mécanismes perceptifs : Modèles probabilistes, analyse génétique, relationsavec l'intelligence, PUF, 1975

PIAGET J, HENRIQUES G, Recherches sur la généralisation, PUF, 1978

TORRECILLAS J-P, Pédagogie des Mécanismes, Publibook, 2003

VERGNAUD G, PLAISANCE E, Les sciences de l'éducation, La Découverte, 2005

XYPAS C, Les stades du développement affectif selon Piaget, L'Harmattan, 2003

samedi 5 mai 2012

Communication inter- universitaire

Recherche liée aux nouvelles technologies (section interne-psycholabo).

Quand l'utilisation de l'ordinateur et du web pose problème...

Quelles sont les différents usages à Risques de l'ordinateur et du Web ?
A partir de quand peut-on parler d'utilistaion risquée?
Quel est l'ampleur de ce phénomème en Belgique?
C'est à ces questions qu'est consacré un nouveau projet de recherche mené dans le cadre du programme "Drogue" de la politique scientifique fédérale(Belspo), et coordonné par Annabelle Klein, professeur en communication au département des sciences politiques, sociales et de la communication.

Avant toute chose, nous définirons , typologiserons les risques car il est évident de parler de dépendance à la sexualité sur internet, d'achats compulsifs en ligne, d'enchères ou de jeux de hasard, ou encore de dépendances liées au mode interactif qu'offre le web avec les exemples les plus connus des jeus en ligne et des'chats'explique Annabaelle Klein."Nous nous intéressons également aux jeux sur console, aux jeux au contenu violent, etc. Le champétudié est donc très large. Il faudra ensuite comprendreà partir de quandces pratiques peuvent poserproblème et à qui? Nous pourrons alors dresser un panorama pour la Belgique des usages problèmatiques du web et de l'ordinateur car il n'existe actuellement aucune enquête permettant de quantifier et de décrire le phénomène au niveau national".

Des pistes pour une politique de santé publique

L'objectif est de pouvoir évaluer le nombre de Belges concernés par ce type de comportements compulsifs et de pouvoir proposer des recommandations et des pistes de réflexion pour une politique de santé publique en la matière, sur les plans préventif et curatif. Les chercheurs espèrent également épauler les acteurs de terrain, et concevoir un test d'addiction, soutenir la rédaction de brochures d'informations en français et en néerlandais, ainsi que la mise en place de modules de formation et d'aide à la prévention.

Cette recherche de 18 mois est développée en collaboration avec la K.U LEUVEN et l'institut wallon pour la santé mentale, ainsi que différents partenaires professionnels actifs dans le domaine de la dépendance aux nouvelles technologies. Trois chercheurs ont pu être engagés sur ce projet, dont deux travaillent à Namur, aux côtés du professeur Klein.
E.Donnay, presse et communication,Service des relations extérieures
FUNDP (Namur)
Tél: 081 72 50 16. elisabeth.donnay@fundp.ac.be
Article : Le libre cours(Louvain).