jeudi 14 avril 2011

La fessée...( et l'engrenage...)

Le bienfait d’une bonne fessée de temps en temps par Thomas L. (14.04.2010)
Je me permets de revenir sur un article récent racontant le résultat d’une étude américaine semblant démontrer que la fessée rendrait les enfants plus agressifs. Pour être honnête, ce n’est pas le résultat de cette étude qui me fait écrire maintenant, mais plutôt les réactions suscitées en faveur de cette bonne vieille fessée, de temps en temps…
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Pour ma part, je suis clairement opposé à cette pratique et je cherche alors à comprendre ses défenseurs.

Les premiers sont ceux qui confondent nécessité de punition et nécessité de châtiment corporel. Certes, à part les tortionnaires dont le cas pathologique relèverait de la psychiatrie, il m’est difficile de croire un bon père de famille ignorant la panoplie existante des nombreuses punitions à l’encontre de l’enfant turbulent : le coin, l’isolement dans sa chambre, la recopie de lignes… Bref, s’empêcher de recourir à la fessée ne prive pas vraiment à mon sens le parent de moyen d’éduquer sa progéniture.

Ensuite, viennent ceux qui, ayant reçu leur part de coups sur les fesses étant jeunes, ne voient pas pourquoi ils ne pourraient en faire un peu profiter leurs enfants sous prétexte qu’eux-mêmes n’en sont pas morts et qu’après tout, ils ont plutôt bien réussi dans la vie. Ceux-là donnent alors l’impression de croire que la fessée est une baguette magique qui transforme un cancre en premier de la classe, et que les vauriens d’aujourd’hui n’auraient donc jamais reçu de fessée ; hypothèses peu plausibles…

« Oui, mais peut-être alors que ces enfants n’en ont pas reçu assez ? » Dans ce cas, j’attends de vous que vous me disiez qu’elle est la différence entre 5 ou 10 fessées par mois, et comment vous vous protégeriez contre les accusations de maltraitance qui pourrait un jour vous tomber dessus : « Mais, Monsieur le Juge, je ne maltraitais pas mon enfant !!! Seulement 3 fessées par jour en moyenne ! Je pensais que j’avais le droit jusqu’à 5… »

Et d’ailleurs, si la fessée s’avère inefficace, que dois-je faire alors ? Je lui casse un bras ? Je lui balance une casserole d’eau bouillante ?

Vous l’aurez compris, je ne partage pas l’avis des défenseurs de la fessée, même occasionnelle. Par contre, j’aimerais leur faire prendre conscience que si les bienfaits de la fessée doivent toujours m’être prouvés, d’autres moyens d’éduquer un enfant existent.

Car la fessée n’est ni plus ni moins que battre son enfant. C’est lui montrer que moi, son parent, je ne sais pas justifier les règles imposées autrement que par la force. C’est en fin de compte avouer mon impuissance et ma faute de parent. Je recommande d’ailleurs la vision de quelques épisodes de Super Nanny, qui prouva maintes fois comment punir efficacement un enfant sans torgnole.

Évidemment qu’être parent est difficile. Évidemment que nous avons nos limites de patience et que nous ne sommes que de pauvres mammifères parfois soumis à notre instinct.

Mais ce que nous attendons de notre enfant, qu'il apprenne et respecte les règles de vie en bonne société, pour son propre bien, nous oblige à nous conduire de façon encore plus irréprochable. C'est notre responsabilité, car nous sommes l'exemple.

La fessée aura finalement pour bienfait qu’elle est le signe pour un parent qu’il doit lâcher pour un temps son boulot, son PC ou sa bagnole, et consacrer quelques minutes de plus à ce petit monstre qui réclame à ce qu’on lui montre et explique ce fameux droit chemin.

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