dimanche 3 octobre 2010

L'appartenance...


Sentiment d’appartenance

Définitions

Synonymes : cohésion de groupe, identification au groupe.
  • Appartenance signifie selon Mucchielli  (1980, p.99): " Sentir le groupe dans lequel on se trouve et se sentir soi-même de ce groupe englobe un ensemble d’attitudes individuelles et de sentiments, désignés par le mot " appartenance ". L’appartenance n’est pas le fait de se " trouver avec ou dans ce groupe " puisqu’on peut s’y trouver sans le vouloir; elle implique une identification personnelle par référence au groupe (identité sociale), des attaches affectives, l’adoption de ses valeurs, de ses normes, de ses habitudes, le sentiment de solidarité avec ceux qui en font aussi partie, leur considération sympathique ".
  • Identification au groupe signifie selon Mucchielli  (1980, p.103): "  Fondement de la cohésion des membres et de l’esprit d’équipe, l’identification au groupe est d’une part la caractérisation par chacun de son identité sociale par la référence au groupe (par son appartenance), et d’autre part la considération comme " sienne " des réalisations du groupe, comme " siens " ses succès et échecs ".
  • " Appartenir, c’est en effet découvrir que je m’actualise en lien avec d’autres personnes, que j’ai une part irremplaçable à exercer dans les groupes auxquels j’appartiens; que dans ces groupes, je dois tenir compte de l’autre, de ce qu’il est, de ce qu’il pense, de ce qu’il peut apporter, qu’ensemble nous pouvons construire, créer, mettre en œuvre des projets qui puissent servir la collectivité " (Brochure : L’appartenance à un groupe : les six-onze ans et leur rapport aux valeurs, p.4)
  • " Le sentiment d’appartenance est un processus interactif par lequel les individus sont inter reliés et se définissent en rapport les uns avec les autres en fonction de champs d’intérêts et d’affinités ". (Guertin, 1987, p.4).
  • " Le sentiment d’appartenance, c’est ce que ressent un individu concernant son appartenance à un groupe, à une organisation ou à une institution. Le fait de se sentir bien ou chez soi à l’école, le fait de se sentir utile au groupe et solidaire des autres constituent des indicateurs du sentiment d’appartenance d’une personne. Plus un individu a un fort sentiment d’appartenance à un groupe, plus il a tendance à adopter les valeurs, les normes et les règles de conduite de ce groupe ". (Boucher, Morose, 1990, p.417)
  • La cohésion est définie comme " l’ensemble des forces qui agissent sur les membres pour les faire demeurer au sein du groupe ". (Weinberg, Gould, 1997, p.186)

Causes

  • Goût de socialiser
  • Intérêt à s’identifier à un groupe
  • Vouloir se sentir bien dans un groupe

Sources

  • Dépend du degré d’importance que l’individu accorde à cette valeur.
  • Aptitude intrinsèque à vouloir socialiser, à vouloir faire parti d’un groupe.
  • Communication interpersonnelle
  • Identité et constitution de l’individu (Guertin, 1987, p.96).

Caractéristiques

  • " L'être humain a besoin d'appartenir à un groupe, de s'associer à autrui, de sentir qu 'il est rattaché à un réseau relationnel. Le sentiment d'appartenance nourrit l'estime de soi sociale (ou valeur que l'on se donne dans un groupe). L'estime de soi sociale se développe lorsque l'élève prend conscience qu'il est important pour son enseignant et pour les autres élèves de sa classe. L'élève se sent alors impliqué dans un réseau relationnel, une "niche sociale" à laquelle il s'identifie. Le sentiment d'appartenance devient l'antidote au sentiment de solitude.
Le sentiment d'appartenance se développe grâce à l'éclatement de l'égocentrisme et par l'adoption de rôles et de responsabilités qui contribuent au bon fonctionnement du groupe. Le sentiment d'appartenance se développe aussi lorsque l'élève a l'occasion de partager. Les expériences de partage et de coopération permettent à l'élève de créer les liens avec ses pairs. " (réf : site web présenté dans la bibliographie)
  • " L’appartenance sociale est une aspiration essentielle de l’humain. Elle lui procure un effet de reconnaissance et constitue un élément de son identité. L’appartenance est le signe d’un lien humain et d’une place parmi les autres. L’intégration dans une équipe répond à ce désir. " (Devillard, 2000, p.40)
  • Selon Piaget,
    • Vers 7-8 ans : stade de coopération naissante c’est-à-dire étape où l’enfant commence à établir des liens avec d’autres et apprend peu à peu à respecter ses pairs.
    • Vers 9-10 ans : stade où la collaboration et les responsabilités émergent. Le groupe de pairs prend plus d’importance et devient un lieu d’actualisation.
L’enfant se découvre à ce stade comme un être en situation d’appartenance. Ainsi, la solidarité entre partenaires (du même groupe) devient quasi sacrée. " (Brochure : L’appartenance à un groupe : les six-onze ans et leur rapport aux valeurs, p.4)
  • Il faut faire parti d’un groupe ayant un intérêt ou objectif commun.
  • Le degré d’importance du sentiment d’appartenance varie d’un individu à un autre.
  • Avoir un but commun pour chacun des groupes.
  • Le sentiment d’appartenance a un impact important sur différents facteurs. Ces facteurs seront constatés dans le texte de Pierre Dubois (1996, p.19) d’où certaines modifications ont dû être apportées afin de les adapter au contexte du sport plutôt qu’à celui de l’entreprise. Donc, les impacts du sentiment d’appartenance seront importants pour le rendement de l’équipe, la présence aux pratiques ou aux cours, la résistance au stress et l’estime de soi.
  • Toujours selon Pierre Dubois (1996, p.20), il y a 6 facteurs qui sont responsables de favoriser le sentiment d’appartenance. Les voici;
    • Le respect et la considération : la perception de respect et de considération a un impact critique sur le sentiment d’appartenance. Il est donc impossible de développer un sentiment d’appartenance élevé et de mobiliser les personnes si ellles ne se sentent pas considérées, respectées et valorisées (par l’entraîneur et / ou l’enseignant).
    • Qualité et service à la clientèle : si nous observons ce facteur dans le cadre du sport, cela signifierait que les étudiants et / ou membres de l’équipe auraient tendance à s’identifier à une association qui le respecte et qui respecte également les adversaires ou le personnel (dans le cas de l’enseignant).
    • Clarté de la tâche : la clarté de la tâche qu’exécute les gens a un impact positif sur le développement du sentiment d’appartenance.
    • Tâche stimulante : la réalisation de soi, c’est-à-dire la pleine utilisation de ses capacités personnelles et professionnelles, constitue un facteur important de motivation et d’équilibre psychologique.
    • Information : l’information sur les projets, les réalisations et la performance permettent de développer le sentiment d’appartenance.
    • Efficacité administrative : la perception qu’il y a une bonne gestion des ressources.
  • Pour créer une cohésion de groupe, il y a 2 forces distinctes qui agissent sur les membres afin de les garder dans le groupe. Il y a l’attrait de groupe et le contrôle des moyens. Tout d’abord, "  l’attrait du groupe, se rapporte au souhait individuel d’avoir des interactions interpersonnelles avec les autres membres du groupe et au désir de participer à des activités de groupe. Le simple fait d’être en groupe et d’interagir avec les autres procure un sentiment de satisfaction aux membres du groupe. La seconde catégorie de forces, le contrôle des moyens, fait allusion aux bénéfices qu’un membre peut retirer de son association au groupe ". (Weinberg, Gould, 1997, p.186)
  • La cohésion de groupe renferme deux dimensions fondamentales: la cohésion face à la tâche et la cohésion sociale. La première " traduit jusqu’à quel point les membres d’un groupe travaillent ensemble pour réaliser des objectifs communs. En sport, un objectif commun pourrait être de remporter un championnat, objectif qui repose en partie sur la coordination des efforts ou le travail d’équipe. La cohésion sociale illustre, d’autre part, combien les membres d’une équipe s’apprécient les uns les autres et se plaisent à être ensemble. La cohésion sociale se confond souvent avec l’attrait interpersonnel ". (Weinberg, Gould, 1997, p.186)
  • Pour bien comprendre le cheminement à prendre afin d’arriver à une certaine cohésion dans le groupe, un modèle conceptuel vous est présenté en annexe 1 (voir livre psycho sport p. 188). Là où notre thématique " sentiment d’appartenance " intervient c’est à l’intérieur des facteurs personnels qui définiront en parti le type de cohésion de groupe qui existe. " Les facteurs personnels désignent les caractéristiques individuelles des membres d’un groupe, par exemple, les motifs de participation ". (Meinberg, Gould, 1997, p.189)
  • Selon une recherche effectuée auprès de groupes sportifs (athl,ètes d’élite, athlètes récréatifs et groupe de conditionnement physique), il a été observé que les équipes les plus cohésives se considèrent plus résistantes à la rupture que les équipes (changements de personnel ou conflits internes) moins cohésives. (Meinberg, Gould, 1997, p.197)
  • Le sentiment d’appartenance peut être identifié au déterminant membership présenté dans le modèle d’analyse de la cohésion des équipes sportives selon Lasnier (voir modèle en annexe).Dans ce modèle, le membership implique la même observation que le point présenté précédemment c’est-à-dire que " ceux qui demeuraient dans des groupes étaient ceux qui manifestaient le plus leur sentiment d’appartenance envers le groupe respectif ". (Lasnier, 1989, p.24)
  • Lors d’une étude portant sur la relation entre la conscientisation à la responsabilisation et le sentiment d’appartenance, il a été observée que le sentiment d’appartenance à l’école apparaît être davantage le résultat de la participation des jeunes aux décisions et de leur implication dans des organisations diverses à l’intérieur de l’école que celui du processus de conscientisation à la responsabilisation. Il n’entraînerait pas automatiquement des comportements responsables. (Boucher, Morose, 1990)
  • " Le fait d’avoir une classe stable contribue au sentiment d’appartenance des étudiants et crée un lieu d’identification, favorisant les relations entre eux, le travail d’équipe et la vie de groupe. Toutefois, il a été constaté que la cohésion d’un groupe peut engendrer un fort esprit de groupe et de l’indiscipline et que l’homogénéité fait réunir ensemble des étudiants trop semblables, trop faibles ou peu motivés vis-à-vis d’une matière donnée ". (Giguère, 1985, p.89)
  • " Donc, selon l’étude, les groupes classes stables-homogènes améliorent de façon significative le sentiment d’appartenance à la classe, qui comprend les éléments suivants :
    • Intérêt à se rapprocher et à travailler avec les autres étudiants de la classe, connaissance des autres étudiants et création d’amitiés entre étudiants de la classe, travail d’équipe, solidarité et entraide en classe ". (Giguère, 1985, p.89)
  • Voici des indices d'insuffisance d'appartenance observables, tel que proposés par l’École Murielle Dumont (consulter site web en référence)
1) s'isoler fréquemment;
2) avoir peu d'amis;
3) refuser de partager;
4) exclure les autres de ses activités;
5) se moquer des autres;
6) se conduire de façon idiote;
7) se vanter de façon excessive;
8) fumer ou prendre des drogues.

Interventions

  • Moyens proposés par l’École Murielle Dumont (consulter site web en référence) pour favoriser le sentiment d’appartenance :
    1. créer un environnement propice à l'acceptation
    2. responsabiliser les membres du groupe
    3. encourager l'acceptation et l'insertion de nouveaux membres.
  • Faire participer les jeunes à des activités collectives.
  • Lors d’activités para-scolaire, à la fin de l’activité, l’entraîneur peut suggérer à l’équipe d’aller manger ensemble. Ceci pourra contribuer à créer un sentiment d’appartenance parmi les membres de l’équipe.
  • Qu’ils se créent des affiches, un slogan ou crie de ralliement pour chaque groupe. Ceci renforce le sentiment d’appartenance à un groupe puisqu’on croit en son équipe et qu’on encourage ses membres. On pourrait également opter pour donner un nom au groupe, de créer des chemisettes à l’effigie du groupe, etc. Tous les moyens sont bons pour tenter de maintenir une certaine cohésion dans l’équipe.
  • Les inciter à féliciter les bons coups, à préparer des stratégies de jeu. Savoir que nos coéquipiers ont remarqué et nous félicitent pour notre bon coup augmente l’estime de soi et nous fait apprécier notre équipe. À l’inverse, si nous venons de commettre une erreur lors du jeu, savoir que nos coéquipiers nous disent que cela ira mieux la prochaine fois constitue également un encouragement. Cela augmentera notre sentiment de bien-être dans l’équipe et par le fait même, notre sentiment d’appartenance.
  • Donner un rôle à chacune des personnes qui composent le groupe pour qu’elles se rendent compte que leur participation est essentielle au bon fonctionnement de l’équipe (exemple : les ateliers S.O.S).
Annexe 1.Modèle de Caron. In Weinberg, R.S., Gould, D. (1997) Psychologie du sport et de l’activité physique.
Annexe 2.
Modèle d’analyse de la cohésion des équipes soirtives, selon Lasnier (adapté de Lasnier, 1980)

Références

Boucher, L.-P., Morose, J., (1990) Responsabilisation et appartenance : la dynamique d’un projet éducatif. Revue des sciences de l’éducation, vol.16, no.3, pp.415-431.
Brochure : (1982) L’appartenance à un groupe : les six-onze ans et leur rapport aux valeurs, Sainte-Thérèse : Créations pédagogiques, 14 pages. Cote du livre : ZLB389V31985.
Devillard, Olivier (2000) La dynamique des équipes. Paris : éditions d’Organisation. 261 pages.
Dubois, Pierre (1996) Savoir développer le sentiment d’appartenance du personnel. Info ressources humaines, vol. 18, no. 5, avril / mai. Pages 19-21.
Giguère, Hélène (1985) Les classes stables au cégep : portrait des pratiques des collèges et sentiment d’appartenance des étudiants et étudiantes. Prospectives, vol.21, nos2-3-4, avril-oct-déc. Pages 88-90.
Guertin, Donald (1987) Sentiment d’appartenance chez l’adolescente et chez l’adolescent en milieu scolaire, Mémoire UQAM, 167 pages.
Lasnier, François (1989) La mesure de la cohésion dans les équipes sportives. CEGEP de Ste-Foy, 161 p.
Weinberg, R.S., Gould, D. (1997) Psychologie du sport et de l’activité physique. Éditions Vigot. 544 pages.
Mucchielli, R (1980) Le travail en groupe. Éditions ESF. 100 pages.

Sites WEB

On y retrouve la définition du sentiment d’appartenance. Également disponible, une banque d’activités pour permettre de créer chez les élèves un sentiment d’appartenance.
Nous donne les explications afin de détecter l’insuffisance d’appartenance et comment y arriver.

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